FACTEURS EXTERIEURS

 La pêche ne se pratique pas au hasard. Ou plus exactement, s’il est possible de pêcher au hasard sans se poser de question, vous obtiendrez de meilleurs résultats en cherchant à connaître les différents facteurs extérieurs et à comprendre leurs conséquences sur le comportement des poissons.

 De nombreux éléments influent sur l’environnement du brochet, son activité et donc sur sa pêche. Selon les saisons, les conditions météorologiques du moment, le type de milieu, le brochet va se tenir sur des postes différents, s’alimenter plus ou moins souvent et en variant ses proies.

 Il est donc essentiel à chaque partie de pêche de se poser les questions suivantes :

- dans quel type de milieu vais-je pêcher ?

- quelles sont les conditions extérieures prédominantes ?

- en fonction de tout cela, où peuvent se tenir les poissons et quelle stratégie vais-je mettre en œuvre pour les prendre ?

 La difficulté, c’est qu’on ne connaît pas encore bien les conséquences de chaque facteur sur le comportement des poissons. En outre, ceux-ci sont extrêmement nombreux et ont des interactions entre eux, offrant une multitude de combinaisons possibles.

 Ces éléments sont principalement :

- la saison (printemps, été, automne, hiver) ;

- la météo (température, luminosité, pression, vent, pluie…) ;

- le type de milieu (lac, étang, rivière, fleuve…)

 Par ailleurs, il est difficile d’établir des règles absolues et on trouvera toujours des exceptions parfois totalement incompréhensibles. C’est que la pêche comportera toujours une part de magie, de mystère, de hasard, sans laquelle la pêche ne serait plus la pêche. Malgré tout, la connaissance des principes généraux permettent d’obtenir des résultats plus réguliers.

 Avant d’aborder chaque facteur séparément, il est important de connaître certaines notions :

L’ECOSYSTEME

 Le brochet n’est pas le seul habitant de l’eau, il fait partie d’un « ensemble d’êtres vivants et d’éléments non vivants, aux nombreuses interactions, d’un milieu naturel », l’écosystème. Cela paraît une évidence, et pourtant peu de pêcheurs en tirent de réelles conclusions pour l’exercice de leur passion et nombreux sont ceux qui pêchent de la même manière un ruisseau de montagne ou un grand lac de plaine. Et pourtant, chaque milieu a une faune et une flore différentes, des paramètres physico-chimiques particuliers qui vont nécessiter une adaptation du pêcheur.

 Nous ne développerons pas un long cours scientifique ici, mais nous nous contenterons de signaler certaines caractéristiques importantes à connaître pour nous pêcheurs.

 Les sels minéraux sont nombreux et ont des influences diverses : les eaux riches en calcium (60 à 120 mg/l) sont d’excellentes eaux piscicoles ; les phosphates favorisent le développement du plancton et des algues ; les nitrates entraînent la prolifération de la végétation et peuvent altérer la qualité de l’eau.

 L’eau est le siège d’un équilibre alimentaire ou chaque élément sert de nourriture pour un autre : phytoplancton, zooplancton, algues, insectes, mollusques, alevins, poissons, carnassiers… Cette chaîne alimentaire est un monde vivant en état d’équilibre. Qu’un maillon vienne à disparaître ou à proliférer, et l’équilibre est rompu, engendrant des répercussions sur toute la chaîne.

 Si nous remontons la chaîne alimentaire en partant du brochet qui nous intéresse, celui-ci va être attiré par les rassemblements de poissons blancs, qui eux-même vont se regrouper sur des secteurs où ils trouvent larves et petits crustacés. Ces secteurs seront donc potentiellement intéressants à prospecter. Les secteurs d’herbiers sont notamment à retenir, car ils sont le lieu d’une vie intense qui attire la blanchaille et, en plus, ils correspondent bien au caractère du brochet qui aime chasser à l’affût.

 Cet écosystème n’est pas inerte, il varie et évolue en fonction d’autres facteurs, des saisons, etc… Les variations étant innombrables, il est impossible de tout maîtriser et d’en tirer des conclusions certaines, mais prenez l’habitude de raisonner en terme d’écosystème et pas seulement de brochet.

LA THERMOCLINE

 Selon les saisons, la température de l’eau va évoluer, se réchauffant progressivement au printemps jusqu’à l’été, puis se refroidissant de l’automne jusqu’à l’hiver.

 Les variations de température de l’eau vont se produire d’abord dans les couches superficielles (près de la surface) avant d’atteindre les couches inférieures. A noter que dans les grands lacs de barrage, les zones les plus profondes gardent une température à peu près constante toute l’année.

 La thermocline est une zone assez mince qui sépare les couches superficielles et les couches profondes et qui marque un changement assez brutal de température. Selon les saisons, cette thermocline va se trouver à une profondeur différente.

 Il est important de savoir que l’eau froide est plus lourde que l’eau chaude. Au printemps, cela ne pose pas de problème car l’eau qui se réchauffe en surface reste plus légère. En revanche, à l’automne, l’eau de surface qui se refroidit va avoir tendance à descendre et à un moment, lorsqu’elle se trouve plus froide (et donc plus lourde) que les couches inférieures, il va se produire un brassage entre les différentes couches d’eau, qui va perturber tout l’environnement des poissons.

 Retenons aussi que l’eau froide contient plus d’oxygène que l’eau chaude. Cela a son importance dans le comportement des poissons et leur activité alimentaire. Cette oxygénation peut être également augmentée par un brassage de l’eau (courant, cascade…).

 Le brochet a sa température de confort, qui se situe vers 10 à 15 ° C. On comprend donc que selon les saisons, le brochet va rechercher d’instinct ces conditions idéales et va donc se tenir à des niveaux différents.

 Maintenant que nous avons vu ces quelques notions, examinons l’influence des saisons.

 

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