Au printemps, la nature se réveille doucement
après l’endormissement de l’hiver. La température augmente
progressivement, les jours se rallongent, les animaux sortent de leur
léthargie…et les poissons aussi.
Dans l’eau, les herbiers commencent
timidement à pousser, les eaux de surface se réchauffent, les insectes
refont leur apparition. Tout cela entraîne une activité des poissons
blancs qui viennent en bordure et dans les zones peu profondes (qui se
réchauffent plus vite) chercher leur pitance.
Qui dit activité des poissons blancs dit bien
entendu activité du brochet ! Et comme cette période du printemps
correspond aussi à la fin du frai de ce carnassier, il se trouve lui
aussi dans les zones peu profondes où il s’est reproduit, ce qui lui
a en outre ouvert l’appétit après le jeune de l’hiver. Quelle
aubaine !
Ce début d’activité pourra être assez
variable selon les milieux, certains grands lacs pouvant être plus
tardifs, alors que le réchauffement va intervenir plus tôt dans des
étangs peu profonds. Rien ne sert de se précipiter, n’oubliez pas
que la pêche du brochet ne rouvre que fin avril, laissez le se
reproduire en paix et attendez les premiers redoux et rayons de soleil.
Le printemps est donc une période favorable
pour une pêche active du brochet qui peut montrer une bonne
agressivité. Inutile de le chercher bien loin, il s’attarde
généralement à proximité de ses zones de frai, près des bordures,
des plages en pente douce, dans les queues de lacs, les bras morts en
rivière, etc.…
Les techniques actives comme le lancer marchent
bien, et vous pouvez utiliser des leurres bruyants et colorés si les
brochets sont agressifs : jerkbaits, spinnerbaits, cuillères tournantes
par exemple. Vous pouvez tenter aussi votre chance aux leurres de
surface (buzzbaits, stickbaits, poppers, streamers) dans les secteurs
peu profonds (1 à 2 m d’eau maximum).
L’ETE
En fin de printemps / début d’été, la
pêche reste bonne. Le brochet ne craint pas un petit réchauffement de
l’eau et l’activité des poissons blancs est à son paroxysme.
Les herbiers sont complètement développés et
offrent des cachettes et des zones d’ombre. Les brochets y sont
souvent cachés, guettant les proies imprudentes qui passent à leur
portée. Prospectez les bordures de roselières ou de bancs de
nénuphars, pêchez au-dessus des herbiers de fond, ou encore le long
des cassures donnant sur le large.
L’été est aussi la période idéale pour
tenter Maître Esox aux leurres de surface. Outre les classiques
stickbaits et poppers, vous pouvez le tenter avec des imitations de
grenouilles que vous promènerez au milieu des bancs de nénuphars ou
dans les herbiers de bordure. Ou encore à la mouche, avec de gros
streamers.
Au fil des jours, la chaleur va augmenter, l’eau
va être moins oxygénée et l’activité du brochet va se réduire. Il
faut alors le rechercher à l’ombre, près des arrivées d’eau, dans
des zones plus profondes (4 à 8 m), bref là où il pourra trouver un
peu de fraîcheur et d’oxygène. Ne pas hésiter aussi à utiliser des
leurres moins agressifs, cuillères ondulantes, poissons nageurs
suspending à animer doucement, leurres souples, ou à pêcher au vif…
Lors des grosses chaleurs, pêchez surtout en
début de matinée (de l’aube jusqu’à 10 h) et en fin de journée
(de 17 h à la nuit), lorsque le soleil donne un éclairage doux et
rasant et que la température rafraîchit, c’est à ces périodes que
vous aurez le plus de chances de tomber sur des chasses.
L’AUTOMNE.
C’est reparti ! Dès que l’eau commence à
se rafraîchir, l’activité des brochets redémarre de plus belle. L’automne
est sans doute LA meilleure période pour pêcher ce poisson.
En début d’automne, la pêche des bordures
et des secteurs peu profonds, où les brochets « tapent » dans les
bancs d’alevins, est souvent rentable. Comme au printemps, mieux vaut
privilégier des techniques de prospection rapide à la recherche des
poissons mordeurs.
Au fil des semaines, les gros brochets
commencent à entrer en activité à leur tour et perdent un peu de leur
méfiance habituelle, occupés qu’ils sont à faire leurs réserves
pour l’hiver. En octobre/novembre, si vous utilisez des leurres de
grande taille, vos chances de faire le brochet de votre vie ne seront
pas négligeables.
En fin d’automne, les poissons blancs se
rassemblent sur des secteurs plus profonds, où les suivent les
brochets. Ces couches d’eau gardent une température plus clémente,
alors que la surface se refroidit rapidement dès les premiers grands
froids. Il faut alors passer à des techniques qui permettent de pêcher
plus creux : mort manié, leurres souples, jigs, cuillère ondulante…
L’HIVER
Lorsque le froid est bien installé, les
brochets sont calés dans les zones profondes, si possible au cœur des
obstacles (souches, arbres morts, obstacles engloutis). Leur organisme
fonctionne au ralenti et leur digestion est plus lente.
A la même époque, les herbiers disparaissent
rapidement et les bancs de poisson fourrage connaissent une mortalité
importante.
C’est la saison idéale pour les pêches
statiques qui permettent d’insister longuement sur des postes
repérés à l’avance, avec un gros vif ou un poisson mort de belle
taille (sardine, maquereau par exemple).
Pour les inconditionnels du lancer,
privilégiez les gros leurres et les animations lentes au ras du fond.
Les pêches verticales (dandine, drop shot) au dessus d’une fosse
peuvent donner de bons résultats.
A noter qu’une belle journée ensoleillée en
plein hiver peut réchauffer la surface et faire renaître une certaine
activité dont il faut profiter.